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Notre parution de début octobre marque une incursion dans un nouveau pays pour çà et là. Kolya est en effet la première bande dessinée russe que nous publions. C'est également la première bande dessinée réalisée par son autrice, la jeune et talentueuse Lida Larina.
Ce livre m'a été présenté en mars dernier par la traductrice Odile Belkeddar, qui est passée sur notre stand au Salon du Livre de Paris avec un petit livre intriguant, aux illustrations très originales. La bande dessinée russe est peu connue en France, on compte sur les doigts des deux mains les auteurs et autrices déjà publié(e)s ici, j'étais donc déjà a priori intéressé et la présentation faite par Odile m'a rapidement convaincu de l'intérêt du livre.
Lida Larina, qui a auparavant réalisé quelques livres jeunesse, travaille essentiellement pour des magazines et revues et elle a développé un style singulier, fait de collages, intégrations de textures et photos, mêlant dessin traditionnel et à l'ordinateur. Le découpage des pages en trois grandes cases toutes en longueur donne également un ton particulier à la narration. On a l'impression d'assister à une représentation théâtrale, impression renforcée par le petit nombre de lieux utilisés au cours de l'histoire, qui se déroule exclusivement dans et devant un immeuble. Sous des abords doux et des couleurs pastels apaisantes, Kolya aborde également, en creux, des thèmes plus sombres puisque le personnage principal du livre, le fameux Kolya, est un individu souffrant d'un handicap, sujet à des crises de démence et qui s'avère être un ex-soldat russe rescapé d'une guerre dans un pays non identifié (cela pourrait être la Tchétchénie, l'Ukraine ou encore la Syrie). Le jeune couple qui emménage dans son immeuble va apprendre à vivre avec lui au fil de la petite année que dure l'histoire, année qui s'achève sur une surprise que je ne révélerai pas ici.
A noter que Kolya, initialement autoédité par Lida Larina en 2018 puis publié en petit format chez un éditeur russe la même année, fait partie des titres sélectionnés pour le Prix Malevitch de la bande dessinée russe 2019. Des journalistes français qualifient déjà Lida Larina de « talent à suivre », ils ont bien raison !
Vous savez ce qu'il vous reste à faire !
Serge
