La vérité est ailleurs, suite

Oh, mais nous sommes déjà en mars et je ne vous ai toujours pas parlé de notre parution de fin février, honte sur moi ! Ne regarde pas derrière toi est le deuxième livre de la jeune autrice espagnole Anabel Colazo dont nous avions publié le premier titre, Proches Rencontres, début 2019. On retrouve l'univers singulier de cette autrice fascinée par le paranormal et grande fan de la série télé X-Files. Après les phénomènes d'abductions par des extraterrestres abordés dans Proches Rencontres, Anabel Colazo se penche dans ce nouvel opus sur les creepypastas, ces légendes urbaines modernes qui circulent sur les réseaux sociaux, à base de photos ou vidéos mystérieuses et angoissantes.

Dans Ne regarde pas derrière toi, la jeune Blanca, la petite vingtaine, est persuadée de voir un fantôme apparaître sur les photos qu'elle prend sur son téléphone portable. Déjà angoissée par un récent drame familial dont elle ne s'est pas remise, elle se demande si cette apparition est réelle, amie ou ennemie. La jeune espagnole hésite à mettre ses proches dans la confidence et choisit de garder cette histoire pour elle, ce qui va renforcer son mal-être déjà bien présent. Le récit distille une atmosphère intrigante, dans une petite ville de province où tout le monde se connaît mais où personne ne se parle vraiment. Tout le long de l'ouvrage, on ne sait pas ce qui relève de l'imagination de Blanca ou de la réalité, et on a la sensation qu'Anabel Colazo elle-même ne souhaite pas lever le voile sur ce mystère (ce qui sera quand même le cas en toute fin de récit).

L'utilisation de la couleur est un autre élément notable de cet ouvrage. Le premier livre d'Anabel Colazo était en noir et blanc, avec des dessins au crayon. Pour Ne regarde pas derrière toi, Anabel Colazo se lance dans la couleur avec beaucoup de bonheur et d'exubérance, les personnages et les paysages ont des couleurs pétantes, à l'image de la couverture. Mais ces couleurs explosives dissimulent quelques chose… Anabel Colazo utilisant aussi beaucoup le noir et les ombres, ménageant des recoins mystérieux, invisibles ou menaçants.

Enfin, je ne résiste pas au plaisir de citer un extrait de la chronique consacrée à Ne regarde pas derrière toi dans Télérama :  " Étonnant et vertigineux... Comme Maupassant sans sa célèbre nouvelle Le Horla, Colazo joue avec l’essence même du fantastique : le vertige du doute."

Anabel Colazo devait initialement venir à Paris à l'occasion du Salon du Livre, annulé pour cause de coronavirus. Comme elle est en résidence à Angoulême jusqu'au mois de juin, nous devrions réussir à organiser d'autres dédicaces avec des libraires ce printemps.

Vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Serge