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Notre première parution de 2022 est un ovni venu du froid, c'est de saison. Le dernier sel noir est le nouveau livre de Henrik Lange, auteur suédois dont nous avons déjà publié six petits livres d'humour, de 90 livres cultes à l'usage des personnes pressées à Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer. Dans son dernier livre, en gestation depuis trois ans et encore non publié en Suède, Henrik Lange opère un tournant artistique radical et se lance dans une parabole métaphysique très noire. On y suit les pérégrinations d'un père et de son fils qui traversent un monde détruit où règne la violence, en somme un monde post apocalyptique. Leur destination n'est pas claire, peut-être est-ce la mer, peut-être cherchent-ils à rejoindre leur foyer ou bien la mère de l'enfant... Leur périple est entrecoupé d'histoires courtes absurdes et surréalistes et on se demande rapidement si ces deux personnages ne seraient pas en fait déjà morts et si ce monde ne serait pas le purgatoire ou une forme d'enfer. La récit n'apporte volontairement aucune réponse à ces questions, chacun pourra se faire sa propre interprétation.

 

Henrik Lange s'est librement inspiré de l’œuvre de son compatriote Pär Lagerkvist pour écrire Le dernier sel noir. Je dois avouer je ne connaissais pas cet auteur, romancier, poète et dramaturge, Prix Nobel de littérature en 1951, mais la présentation faite par sa maison d'édition française, Stock, résume fort bien son propos : « Son œuvre se caractérise par une cruelle lucidité et la présence d’une angoisse latente causée par la quête sans relâche de la vérité et du sens de l’existence. L’humanité torturée ne rencontre qu’un Dieu muet. »

 

Avec ses dessins charbonneux, ses personnages en forme d'oiseaux et ses boucles temporelles en ruban de Möbius, Le dernier Sel noir nous entraîne dans une fantaisie macabre qui ravira les amateurs et amatrices de Beckett et Ionesco. Et pour marier le fond et la forme, nous avons fait de cette bande dessinée un petit objet atypique, façon grimoire, avec dos rond, signet et couverture cartonnée texturée.


Vous savez ce qu'il vous reste à faire !
Serge
 

La vie, la mort, tout ça...
La vie, la mort, tout ça...La vie, la mort, tout ça...
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